Rencontrez Simine et Françoise, deux femmes passionnées qui ont trouvé dans le bénévolat de compétences de P&C une aventure humaine riche en découvertes. Simine, experte en communication, et Françoise, artiste graphique, partagent leurs histoires sans filtre. Elles nous dévoilent les coulisses de leur engagement, mettant en lumière l'importance du partage et de l'ajustement aux réalités des associations. Un témoignage authentique sur l’essence du bénévolat de compétences et son impact sur les trajectoires de vie.
Simine, 64 ans, est une consultante indépendante en communication et relations presse, membre de la coopérative d’entrepreneurs Crealead à Montpellier. Simine a une vaste expérience en journalisme, attachée de presse et gestion de l'information dans diverses entités. Engagée comme bénévole chez Passerelles et Compétences depuis octobre 2020, elle se concentre sur la définition des stratégies de communication. Elle est devenue passerelle de l’antenne en 2023.
Françoise, 59 ans, est graphiste depuis plus de 30 ans. Initialement formée en architecture d'intérieur et en arts appliqués, Françoise a commencé sa carrière avant, dit-elle, « l'ère de l’ordinateur ». Outre le graphisme, elle développe une activité artistique en créant des tableaux de papier. Elle collabore avec Passerelles et Compétences depuis environ 2010, réalisant principalement des missions de graphisme en bénévolat.
Qu'est-ce qui vous a pousséeś à vous engager en tant que bénévole chez Passerelles et Compétences ? Comment vous sentez-vous au sein de notre association ?
Simine : C’est grâce à une relation, à un ami qui est au sein de Passerelles et Compétences et qui m’a parlé́ de son engagement personnel. Quand je me suis retrouvée, en 2020, confinée et dans un contexte de changement professionnel, je me suis dit : « le temps que tu retrouves des opportunités professionnelles, continue à cultiver ton jardin professionnel en apportant ton expertise aux associations ». J’ai commencé par réaliser des missions à distance dans mon domaine. Et voilà̀ ! Je me sens très bien chez P&C. J’ai été bénévole et aujourd’hui je suis Passerelle au sein de l’antenne Occitanie-Montpellier. Je dois parfois jongler pour conjuguer travail, vie privée et engagement associatif mais je suis au sein d’une équipe très sympa, et ça, c’est primordial !
Françoise : J’ai connu Passerelles et Compétences à travers un livre qui s’appelle, je crois “Cherche volontaire pour changer le monde”. Ce livre parle d’associations qui œuvrent dans le monde associatif et cite P&C. C’est ainsi que je l’ai découverte. Je m’y suis intéressée puis engagée. Je m’étais demandé ce que je pouvais faire pour aider les autres et ça m’a parlé́ car c’était en relation avec les compétences. Et je me suis lancée ! C’est comme ça que ça a commencé́. Je trouve que les gens sont plutôt sympathiques et reconnaissants ; c’est ça que je cherche.
Si vous deviez définir le bénévolat de compétences ?
Simine : Je dirais mettre au service des autres notre savoir-faire et nos talents.
Françoise : C’est ça ! Se servir de ce qu’on sait faire pour le partager avec les autres.
Simine : Le partage aussi ! C’est-à-dire que non seulement, tu partages tes connaissances mais ce qui est intéressant, c’est que tu reçois en retour de l’association que tu accompagnes ; les associations donnent un nouvel horizon. Ma toute première mission a été d’accompagner une association de soins palliatifs en Charente. Grâce à cette mission, j’ai découvert la problématique et les formations qu’elle proposait. Et c’est pour chaque association accompagnée, un nouvel horizon, un nouveau sujet, une nouvelle cause. Mes propres compétences se sont enrichies grâce à elles.
Pouvez-vous partager une expérience où vos compétences ont eu un impact majeur dans le cadre d'une mission bénévole ?
Simine : Toutes !
Françoise : Oui, toutes ! La plus grosse mission que j’ai faite, c’était le rapport annuel 2022 de Passerelles et Compétences. Ça s’est très bien passé.
Simine : Je crois qu’il n’y a qu’une seule mission qui n’a pas abouti parce que l’association elle-même n’existe plus. Si je reprends l’exemple de la toute première mission que j’ai pu faire, c’était pour une association qui souffrait de manque de visibilité́. Le bureau était lui-même un peu démotivé́ et démobilisé́. Au fur et à mesure des actions de communication qu’on a définies, je me suis rendu compte qu’il fallait trouver des ressources un peu nouvelles. Au-delà̀ des actions de communication, je les ai aidé́s à recruter une jeune bénévole. Je ne sais pas si aujourd’hui elle y est toujours, mais en tant que jeune chargée de communication, elle leur apportait un nouveau souffle. Le bénévole est parfois amené à faire du "coaching", à pousser à l’action. J’ai un autre exemple : en juin, une association basée à Montpellier voulait réaliser une exposition photos. J’ai pu les accompagner en mobilisant mes compétences d’organisation d’évènements. C’était vraiment passionnant et prenant de les accompagner avant et pendant l’opération. C’est un peu comme ça que moi je perçois mes réussites.
Françoise : Ça me rassure de savoir qu'il y a eu un échec aussi de ton côté́. J’étais embêtée quand j'ai dû arrêter avec une association avec qui ça ne marchait pas. En tant que bénévole, on culpabilise un peu. C’est comme si on les abandonnait mais je n'en pouvais plus. Ils sont revenus vingt fois sur un visuel ; c’était difficile de mettre tout le monde d’accord et de prendre des décisions à leur niveau. Je l’ai vécu comme un échec, mais ça ne m’est arrivé́ qu’une seule fois.
Simine : Oui, et on se rend compte qu’effectivement, parfois, des associations nous sollicitent pour un besoin de communication mais qu’en fait, la communication ne peut venir que si l’objet de l’association est clair, que si l’association elle-même est structurée et ne se résume pas à une seule personne. Nous (antenne Occitanie-Montpellier de P&C), sommes en train de travailler sur un diagnostic, un questionnaire plus poussé quand on va rencontrer une association. Nous sondons les besoins qu’elles énoncent et parfois ce n’est pas le premier besoin exprimé qui est le plus prioritaire.
Françoise : Nous aidons les associations à travailler sur leur réel besoin, parfois l’association se rend compte en discutant qu’ils ne sont pas d’accord entre collègues, et pour nous, bénévoles, plus c’est clair et défini, plus c’est facile ensuite dans la mise en œuvre de la mission.
Quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui souhaitent s'impliquer bénévolement en mettant en avant leurs compétences ?
Simine : Prenez du plaisir ! C’est un enrichissement mutuel, on rencontre de belles personnes. Les bénévoles des associations que nous accompagnons sont tout autant engagés, ils donnent de leur temps eux-aussi... On est aussi à la recherche de ça !
Selon vous, quel est le rôle des Passerelles dans ces missions ?
Simine : Une Passerelle est une personne bénévole. Elle est là pour accueillir ou solliciter des associations qui ont des besoins. De la même façon, elle accueille des bénévoles. Pour moi, c'est ça : accompagner les associations, les rencontrer, définir la feuille de route de la mission de bénévolat de compétences, leurs besoins et en parallèle, accompagner les bénévoles pendant leurs missions, faire des bilans, les rencontrer. Comme je suis une Passerelle communication, j’ai aussi une mission spécifique, c’est-à-dire que je mets mes propres compétences au service de l’antenne Occitanie-Montpellier pour effectivement développer notre notoriété́ et nos actions de communication.
Françoise : Oui, c’est ça effectivement, un lien entre l’association et le bénévole. Si elle prend des nouvelles pendant le déroulement d’une mission, elle n’a pas d’action en tant que telle dans la mission. Pour la mission dont je parlais, celle pour laquelle je n’ai pas réussi à aller au bout, j’ai contacté́ la Passerelle pour dire que ça n’allait pas et elle est intervenue.
Quels défis spécifiques avez-vous rencontrés lors de vos missions bénévoles ?
Françoise : D’arriver à un résultat, obtenir la validation de l’association.
Simine : Oui, partir de rien et arriver à une réussite. On est un aiguilleur. On vient éclairer le chemin d’une association ou d’une personne en son sein. Et, à la fin, obtenir un remerciement, une félicitation, c’est un plus. Le défi, c’est d’ajuster la réponse aux vrais besoins et moyens de l’association. Notre défi, c’est de leur dire aussi, de façon bienveillante, “là, on va arrêter, vous n’êtes pas réalistes”. Il faut ajuster les moyens financiers et matériels.
Comment articulez-vous votre vie personnelle, votre travail et votre engagement bénévole ?
Françoise : Mon activité́ artistique ne me prend pas tant de temps que ça. J’ai donc pas mal de temps libre à consacrer au bénévolat. Ça se gère bien pour moi !
Simine : Moi, c’est du plus ! J’essaie de faire en sorte que mon bénévolat conserve une part relative mais il est indispensable. On a généralement deux réunions d’antenne par mois. Cette organisation et cette planification stables me permettent de m’organiser professionnellement. Comme je travaille en indépendante, cela me permet effectivement de jongler avec tout ça. Néanmoins, s’il y a parfois quelques sacrifices consentis, je privilégie le personnel et le professionnel au reste.
Merci Simine et Françoise !