Unis-Cité, pionnière du Service Civique pour les jeunes en France.

Unis-Cité permet aux jeunes de divers horizons l'opportunité de se rencontrer et de découvrir de nouveaux environnements. À la fin de ce parcours, des “Tremplins” aident les volontaires à préparer leur avenir. La diversité des profils des bénévoles enrichit ce temps d'accompagnement.

Entretien avec Cédric CHILLAN, directeur des ressources humaines chez Unis-Cité, depuis bientôt 5 ans.

Unis-Cité est l’association pionnière du Service Civique des jeunes en France. Pouvez-vous nous rappeler son but ?

C’est permettre à des jeunes de différentes origines, de différents quartiers de se rencontrer entre eux et de découvrir différents environnements (associatif, culturel, économique…).

Comment faites-vous pour y arriver ? 

Nous essayons de nouer des partenariats importants avec les entreprises et les collectivités sur des thématiques fortes : la diversité, le collectif et l’accompagnement toujours en binôme.

Nous pensons que durant un service civique d’environ 8 mois, lorsque des jeunes passent plus de 5 jours par semaine avec de nouvelles personnes, ça leur permet de progresser et d'apprendre de nouvelles choses, y compris sur eux-mêmes.

Avez-vous un exemple de cette progression ? 

J’étais il n’y a pas très longtemps à ce qu'on appelle un concours d'éloquence fait par des jeunes d’Unis-Cité qui ont eu l’opportunité d'avoir des coachs. Si 8 mois avant, à leur arrivée, nous leur avions posé la question : « Est-ce que tu es prêt à monter sur scène et à parler devant une petite centaine de personnes », la réponse aurait toujours été la même « Ben non, c'est pas possible ». Et pourtant, ils l’ont fait !

Combien de jeunes accompagnez-vous chaque année ? 

À peu près 7 800 jeunes directement, auxquels il faut rajouter l'intermédiation – conseil et soutien opérationnel à de petites structures –qui oscille entre 1 800 et 2 000 jeunes.

Vous militez pour un accompagnement de qualité auprès des jeunes volontaires.
Mais comment le retrouve-t-on dans votre façon de faire ?

Je dirais d'abord par la qualité de nos intervenants. Nos coordinateurs d'équipes de projets ne font qu’accompagner des jeunes sur le Service Civique. Déjà, c’est une grande force, par rapport à d'autres associations où l'encadrant va être multitâche.

Ensuite, par la formation continue de nos collaborateurs d'équipe de projet salariés, et aussi par la formation des volontaires. Et là, nous allons au-delà du cadre légal puisqu’ils suivent beaucoup de formations civiques et citoyennes sur différents sujets.

Enfin, nous essayons à chaque fois de proposer aux jeunes de nouvelles activités, de nouvelles formations par du collectif, par du ludique et c’est tout cela qui fait la qualité reconnue de notre service.

A l’issue de leur période d’engagement, vous proposez aux jeunes volontaires un temps que vous appelez les « Tremplins ». De quoi s’agit-il ?

Ce sont des demi-journées d’échanges où ces jeunes ont la possibilité de rencontrer un jury de professionnels, pour présenter leur parcours pendant le service civique et leur projet. Les retours des jeunes sont très positifs, parce que ça les aide à construire, à résumer finalement leur parcours pendant les 6 à 12 mois. Et ça leur donne une expérience de comment communiquer, comment se présenter pour une embauche ou pour une école.

Quels retours avez-vous des participants ? 

Les chiffres de notre questionnaire parlent d’eux-mêmes ! 98% des volontaires estiment qu’ils ont été écoutés, 99% trouvent que les retours des professionnels leur ont été utiles et 99% aussi se sentent beaucoup plus préparés pour des entretiens.

Vous avez depuis plus de 20 ans un partenariat avec Passerelles et Compétences pour constituer justement ces jurys. Quelle complémentarité y trouvez-vous ?

C'est important pour un jury d'avoir des personnes du monde de l’entreprise mais aussi du monde associatif. Donc, ça nous apporte une diversité de profils et de parcours.

Les bénévoles sont souvent investis, ce qui permet d’avoir des échanges assez libres avec les jeunes, dans un esprit de bienveillance et de respect.

Enfin, Passerelles et Compétences a une couverture nationale et cela permet de répondre à nos besoins en région, avec des contacts directs entre nos antennes régionales respectives.

Est-ce que vous avez un exemple qui fonctionne bien au niveau local ? 

Je vais prendre celui des Pays de la Loire. Depuis cinq ans, nous avons deux bénévoles qui accompagnent nos collaborateurs sur l'analyse de la pratique professionnelle. Les retours sont très positifs et pour rien au monde ils ne souhaitent changer.